ECP à Saclay : Rattraper l’Histoire

Dans les années 60, face à la nécessité de quitter des locaux Parisiens exigus et mal faits et aux injonctions de l’Etat de quitter la capitale, les directions de l’X, de Centrale et d’HEC ont immédiatement imaginée la création de « Campus » suivant le modèle américain. Celui de centrale a la particularité d’être petit (18 hectares en comparaison de ceux d’HEC/110 hectares et de Polytechnique/166 hectares) et d’être refermé sur lui-même.

Cette configuration a favorisé la vie quasi autarcique de l’Ecole et se distingue des établissements anglais et américains dans leur rapport à la ville : « elles ne réalisent ni le modèle de l’université qui fait corps historiquement avec la cité et s’imbrique étroitement en elle (Oxford et Cambridge constituant le paradigme de ces « villes-universités ») ni celui des « universités-villes » qui forment une cité autonome incluse dans une forme urbaine plus vaste (par exemple, Columbia à New York ou l’ULB de Bruxelles) » (source « les Délices du campus ou le douloureux exil » Christian Hottin). L’expérience de vie sur le Campus de Chatenay  a confirmé ce repli sur soi et le sentiment d’une vaste « zone grise » entre l’Ecole et Paris, autre lieu de vie et de sortie.

ZAC Moulon2

Le projet de Saclay a pour ambition de corriger cette situation en l’ouvrant vers l’extérieur et à retrouver cette symbiose entre la ville (en devenir) et le monde de l’Ecole qui fonctionnait à Paris. C’est aussi la mise en œuvre de la « Cité scientifique » imaginée dès les années 60 sur le plateau du Moulon . Ce projet devait déjà regrouper dans le voisinage d’HEC et autour d’un « centre-ville » commun : la faculté d’Orsay, le CNRS, le CEA, l’INA, l’ENSTA, les Écoles des Mines, des Ponts et des Télécoms. On envisageait à terme une cité de 25.000 personnes (le projet actuel en compte 42.000)

Pour finir, je rapprocherai le site de Chatenay de la voie sur berge « Georges Pompidou » à Paris et des « dalles » de La Défense et de Beaugrenelle. Conçues à la même période, ces 4 réalisations ont appliqué formellement la Charte « Urbaine » d’Athènes établie dans les années 30 et 40 sous l’égide de Le Corbusier.  Le principal concept sous-jacent en est la création de zones indépendantes pour les quatre “fonctions” : la vie, le travail, les loisirs et les infrastructures de transport. Timbre CentraleLe Campus de Centrale, lui-même isolé de la ville, séparait nettement les espaces administratifs, les salles de cours et amphis, les laboratoires et ateliers, la résidence pour les étudiants et l’espace pour le sport. Approximativement 50 ans plus tard, elles ont, toutes, été démantelées ou sont en cours de démantèlement.

 

Chatenay semble avoir été une parenthèse ou une étape historique nécessaire. La « sortie » de Centrale de Paris en se faisant en deux temps lui aura permis d’être là au bon moment.

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